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Les phases de la Lune furent aussi l’objet de fêtes, et surtout la néoménie ou la lumière nouvelle dont se revêt cette planète au commencement de chaque mois ; car le dieu Mois eut ses temples, ses images et ses mystères. Tout le cérémonial de la possession d’Isis, décrite dans Apulée, se rapporte à la Nature, et en retrace les diverses parties.

Les hymnes sacrés des Anciens ont le même objet, si nous en jugeons par ceux qui nous sont restés, et qu’on attribue à Orphée. Quel qu’en soit l’auteur, il est évident qu’il n’a chanté que la Nature.

Un des plus anciens empereurs de la Chine, Chun, fait composer un grand nombre d’hymnes qui s’adressent au Ciel, au Soleil, à la Lune, aux Astres, etc. Il en est de même de presque toutes les prières des Perses contenues dans les livres zends. Les chants poétiques des anciens auteurs, de qui nous tenons les théogonies, connus sous les noms d’Orphée, de Linus, d’Hésiode, etc., se rapportent à la Nature et à ses agents. « Chantez, dit Hésiode aux Muses, les dieux immortels, enfants de la Terre et du Ciel étoile, dieux nés du sein de la Nuit, et qu’a nourris l’Océan ; les Astres brillants, l’immense voûte des cieux et les dieux qui en sont nés ; la Mer, les Fleuves, etc. »

Les chants d’Iopas, dans le repas que Didon donne aux Troyens, contiennent les sublimes leçons du savant Atlas sur la course de la Lune et du Soleil, sur l’origine des hommes, des animaux, etc. Dans les pastorales de Virgile, le vieux Silène chante le chaos