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deux principes, Oromaze et Ahriman, chefs, l’un de lumière et de bien, l’autre de ténèbres et de mal, ayant chacun sous eux leurs génies secondaires ou anges, et leurs partisans ou leur peuple favori, se combattaient dans ce Monde, et détruisaient réciproquement leurs ouvrages ; mais qu’à la fin le peuple d’Ahriman serait vaincu, que le dieu de lumière et son peuple triompheraient. Alors les biens et les maux devaient retourner à leur principe, et chacun des deux chefs habiter avec son peuple, l’un dans la lumière première, et l’autre dans les ténèbres premières d’où ils étaient sortis. Il devait donc venir un temps, marqué par les Destins, dit Théopompe, où Ahriman, après avoir amené la peste et la famine, serait entièrement détruit. Alors la Terre, sans inégalité, devait être le séjour d’hommes heureux, vivants sous la même loi, et revêtus de corps transparents ; c’est là qu’ils devaient jouir d’un bonheur inaltérable sous l’empire d’Ormusd ou du dieu de la Lumière.

Qu’on lise l’Apocalypse, et l’on se convaincra que c’est là l’idée théologique qui fait la base de tout cet ouvrage. Tous les détails mystérieux qui l’enveloppent ne sont que l’échafaudage de cet unique dogme, mis en action et comme en spectacle dans les sanctuaires des initiés aux mystères de la Lumière ou d’Ormusd. Toute cette décoration théâtrale et merveilleuse est empruntée des images du Ciel ou des constellations qui président aux révolutions du temps, et qui ornent le Monde visible, des ruines duquel la