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Hussites, qui coûta à l’humanité cent cinquante mille hommes ; ceux de l’Amérique, où plusieurs millions de ses habitants furent égorgés, par cela seul qu’ils n’étaient que des hommes, et qu’ils n’étaient pas Chrétiens ; ils eussent fait oublier la Saint-Barthélemy et l’affreuse Vendée, car ils voulaient se surpasser eux-mêmes en scélératesse. Sortis des montagnes de la Suisse, comme autant de bêtes féroces, ils se répandaient déjà en France pour y porter partout le carnage et la mort au nom du Dieu de paix. Mais le génie de la liberté s’est élevé encore une fois, et a repoussé ces monstres dans leurs repaires, où ils méditent de nouveaux crimes, et toujours pour le plus grand honneur de Dieu et de la sainte religion, qui frappe d’un arrêt de mort tout ce qui ne fléchit pas le genou devant leur orgueilleuse puissance. Qui n’est pas pour moi, dit le législateur, est contre moi, et tout arbre qui ne produit pas de bon fruit, doit être coupé et jeté au feu.

Voilà quels sont les résultats de cette morale, qu’il plaît à quelques-uns d’appeler morale divine, comme s’il en existait de divine autre que la morale naturelle. Je dirai, comme leur Évangile, c’est par ses fruits que nous devons la juger. Sans doute, comme nous l’avons observé, leurs livres sacrés renferment plusieurs principes de morale que la saine philosophie doit avouer. Mais ces maximes ne leur appartiennent point en propre ; elles sont antérieures à leur secte, et se retrouvent dans toutes les morales philosophiques et religieuses des autres peuples. Ce