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bres sur les mœurs, sur le régime de vie, sur les peines et les plaisirs, sur le costume même des habitants de ces deux régions. La même imagination poétique, qui avait enfanté ce nouveau Monde, en fit avec autant de facilité la distribution et en figura arbitrairement le plan.

Socrate, dans le Phédon de Platon, ouvrage destiné à établir le dogme de l’immortalité de l’âme et la nécessité de pratiquer les vertus, parle du lieu où se rendent les âmes après la mort. Il imagine une espèce de Terre éthérée, supérieure à celle que nous habitons, et placée dans une région toute lumineuse : c’est ce que les Chrétiens appellent le Ciel, et l’auteur de l’Apocalypse la Jérusalem céleste. Notre Terre ne produit rien de comparable aux merveilles de cette habitation sublime : les couleurs y ont plus de vivacité et plus d’éclat ; la végétation y est infiniment plus active ; les arbres, les fleurs, les fruits y ont un degré de perfection de beaucoup supérieur à celle qu’ils ont ici-bas. Les pierres précieuses, les jaspes, les sardoines, y jettent un éclat infiniment plus brillant que les nôtres, qui ne sont que le sédiment et la partie la plus grossière qui s’en est détachée. Ces lieux sont semés de perles d’une eau très-pure ; partout l’or et l’argent y éblouissent les yeux, et le spectacle que cette Terre présente ravit l’œil de ses heureux habitants. Elle a ses animaux beaucoup plus beaux et d’une organisation plus parfaite que les nôtres. L’élément de l’air en est la mer, et le fluide de l’éther y tient lieu d’air. Les saisons y sont si heu-