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réservoir appelé âme universelle, source commune de la vie de tous les êtres, il s’ensuit que cette portion du feu Éther qui anime un homme pouvait animer un bœuf, un lion, un aigle, une baleine ou tout autre animal. L’ordre du destin a voulu que ce fût un homme et tel homme ; mais quand l’âme sera dégagée de ce premier corps, et retournée à son principe, elle pourra passer dans le corps d’un autre animal, et son activité n’aura d’autre exercice que celui que lui laissera l’organisation du nouveau corps qui la recevra.

Tout le grand ouvrage de la Nature se réduisant à des organisations et à des destructions successives, dans lesquelles la même matière est mille fois employée sous mille formes variées, la matière subtile de l’âme, entraînée dans ce courant, porte la vie dans tous les moules qui se présentent à elle. Ainsi la même eau sortie d’un même réservoir, enfile les divers canaux qui lui sont ouverts, et va jaillir en jet ou s’épancher en cascade, suivant les routes qui lui sont présentées, pour se confondre plus loin dans un commun bassin, s’évaporer ensuite, former des nuages qui, portés par le vent en diverses contrées, la verseront dans la Seine, dans la Loire ou la Garonne, ou dans la rivière des Amazones, pour se réunir de nouveau dans l’Océan, d’où l’évaporation la tirera encore, afin de suivre le cours d’un ruisseau ou monter en sève sous l’écorce d’un arbre et se distiller en liqueur agréable. Il en était de même du fluide de l’âme répandu dans les divers canaux de