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de là vient qu’ils sont si jaloux de conserver encore l’éducation de notre jeunesse, et d’inoculer à la race future l’amour de la servitude avec les dogmes de la morale religieuse. C’est là le grand secret de cette lutte qui existe dans toute la République, entre les prêtres et nos institutions nouvelles, qu’ils attaquent avec d’autant plus d’avantage, qu’ils ont de leur côté l’empire de l’habitude et le prestige d’un respect superstitieux, et que nous n’avons pas toujours du nôtre la sagesse. Si nos fêtes civiles ne prennent nulle part, c’est non-seulement parce que le plan en est mal conçu et les détails mesquinement organisés, mais parce que les prêtres, de concert avec les amis des rois, en écartent partout le peuple. Leurs temples sont pleins, et les autels de la patrie déserts. Ils ont encore assez d’empire pour faire cesser les travaux les jours que la superstition a consacrés, et le gouvernement n’en a pas assez pour faire observer les fêtes républicaines. Et l’on nous dit que les prêtres ne sont pas à redouter ! qu’ils ne minent pas sourdement l’édifice nouveau que nous essayons d’élever sur les ruines du royalisme et du fanatisme ! Tout ce qui reste d’impur de l’ancien régime, tous les préjugés, tous les vices, tous les ennemis de la liberté, se rallient autour d’eux pour battre en ruine toutes les institutions qui pourraient affermir la République. Et voilà cette religion dont on prétend que nous avons besoin pour être heureux, et sans laquelle il n’y a ni mœurs, ni lois, ni gouvernement sage à espérer !

Cette lutte des prêtres contre tout ce qui peut ten-