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contenait, disaient-ils, des moyens sûrs et efficaces pour obtenir les secours des dieux, dont ils prétendaient être les organes et les ministres. Telle fut l’origine des magiciens, des prêtres intermédiaires entre l’homme et la Divinité, des augures et des oracles interprètes de ses secrets, et en général de tous ceux qui, au nom des dieux, ont fait métier de tromper les hommes, pour vivre à leurs dépens. C’est une des inventions les plus lucratives des prêtres chez tous les peuples, et il se passera bien des siècles avant qu’ils abandonnent cette branche de commerce, dont la crédulité fait tous les frais, et dont l’imposture recueille tous les profits. Quelque haut que nous remontions vers l’origine des temps, quelque loin que nous jetions nos regards sur la Terre, partout nous voyons l’homme attendre de ses prières, ou de celles de ses magiciens et de ses prêtres, de ses sacrifices et de ses offrandes, ou de ses cérémonies mystérieuses, des secours qu’il ne reçoit jamais et qu’il cherche toujours, tant est fort sur lui l’empire de l’illusion et de l’imposture. Les nations les plus sauvages, qui ne sont pas assez riches pour payer des prêtres, et pour pourvoir au luxe religieux, ont leurs magiciens, qui prétendent par la force de leurs enchantements, guérir les maladies, attirer la pluie sur les champs, faire souffler les vents qu’on leur demande, et forcer la nature à changer ses lois au gré de leurs désirs. Ce sont eux qui se sont établis les intermédiaires entre l’homme et les puissances invisibles qui gouvernent le Monde. Les prêtres, en