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Bacchus, Dionysios ou Denis, Liber ou Eleutheros. Ces épithètes devinrent autant de compagnons. Nous avons vu, dans notre explication du poème de Nonnus, que Bacchus épousa le Zéphyr ou le Vent doux, sous le nom de la nymphe Aura. Eh bien ! deux jours avant la fête de Denis ou de Bacchus, on célèbre celle d’Aura Placida ou du Zéphyr, sous le nom de sainte Aure et de sainte Placide.

C’est ainsi que la formule de souhaits, perpetua felicitas, donna naissance à deux saintes, Perpétue et Félicité, ou félicité durable, que l’on ne sépare pas dans l’invocation ; que prier et donner, ou rogare et donare, devinrent saint Rogatien et saint Donatien, qu’on ne sépare pas plus que sainte Félicité et sainte Perpétue. On fêta ensemble sainte Flore et sainte Luce, ou lumière et fleur. Sainte Bibiane et sa fête à l’époque à laquelle les Grecs faisaient l’ouverture des tonneaux ou la cérémonie des Pithoégies ; sainte Apollinaire quelques jours après celle où les Romains célébraient les jeux apollinaires. Il n’y a pas jusqu’aux ides du mois, qui ne soient devenues une sainte, sous le nom de sainte Ides. La vraie face ou l’image de Christ, vera eicon ou iconica, devint sainte Véronique.

La belle étoile de la couronne, Margarita, placée sur le serpent d’Ophiuchus, se changea en sainte Marguerite, sous les pieds de laquelle on peint un serpent ou un dragon, et on célèbre sa fête peu de jours après le coucher de cette étoile.

On fêta aussi saint Hippolyte traîné par ses che-