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vérités des récits de ses apôtres et des écrivains sacrés. Le frère de Cicéron disait aussi : ce serait renverser tous les fondements de l’Histoire, que de nier la vérité des oracles de Delphes. Je demanderai aux Chrétiens s’ils croient renverser les fondements de l’Histoire quand ils attaquent les oracles prétendus, et si l’orateur romain eût cru renverser aussi les fondements de l’Histoire en niant la vérité de leurs prophéties, en supposant qu’il les eût connues. Chacun défend sa chimère et non pas l’Histoire.

Rien de si universellement répandu, et à quoi l’on ait cru plus longtemps, que l’astrologie, et rien qui ait eu une base plus fragile et des résultats plus faux. Elle a mis son sceau à presque tous les monuments de l’antiquité : rien n’a manqué à ses prédictions, que la vérité ; et l’Univers cependant y a cru ou y croit encore. Le même Cicéron prouve la réalité de la divination par une foule de faits qu’il rapporte à l’appui de son assertion, et surtout par la croyance universelle : il ajoute que cet art remonte à la plus haute antiquité ; qu’il n’y a pas de peuple qui n’ait eu ses oracles, ses devins, ses augures, ses prophètes ; qui n’ait cru aux songes, aux sorts, etc. Cela est vrai ; mais qu’en conclure ? Que la crédulité est chez l’homme une maladie bien ancienne, une épidémie invétérée, répandue sur tout le genre humain, et que le monde se partage en deux classes, en fripons qui conduisent et en sots qui se laissent mener. On prouverait également la réalité des revenants par l’antiquité et l’universalité de cette opinion, et les