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« est une lumière, et une lumière très-sublime ; que tout ce que nous voyons de clartés, quelque brillantes qu’elles soient, ne sont qu’un petit écoulement, un faible rayon de cette lumière ; que le fils est une lumière sans commencement ; que Dieu est une lumière inaccessible, qui éclaire toujours, et qui ne disparaît jamais ; que toutes les vertus qui environnent la Divinité sont des lumières du second ordre, des rayons de la première lumière. »

C’est en général le style des Pères, avant et après le concile de Nicée. « Le Verbe, disent-ils, est la lumière venue dans le Monde ; il jaillit du sein de cette lumière qui existe par elle-même ; il est Dieu, né de Dieu : c’est une lumière qui émane d’une lumière. L’âme est elle-même lumineuse, parce qu’elle est le souffle de la lumière éternelle, etc. »

La théologie d’Orphée enseigne pareillement que la lumière, le plus ancien de tous les êtres et le plus sublime, est Dieu, ce Dieu inaccessible, qui enveloppe tout dans sa substance, et que l’on nomme conseil, lumière et vie. Ces idées théologiques ont été copiées par l’évangéliste Jean, lorsqu’il dit : « Que la vie était la lumière, et que la lumière était la vie, et que la lumière était le Verbe ou le conseil et la sagesse de Dieu. »

Cette lumière n’était pas une lumière abstraite et métaphysique, comme l’a judicieusement remarqué Beausobre, mais une lumière véritable que contemplaient dans le Ciel les esprits immortels : au moins