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sacré. Ils nous peignent la douleur qu’Isis éprouve à la mort de son fils, et les fêtes qu’elle institue à cette occasion, fêtes d’abord lugubres, et qui bientôt se changeaient en fêtes gaies et en chants de joie lorsqu’elle l’avait retrouvé. Mais Horus, de l’aveu de tous les Anciens, est le même qu’Apollon, et Apollon est le dieu Soleil : d’où il suit que les fêtes lugubres auxquelles succédaient les fêtes de joie en honneur d’Horus mort et ressuscité, avaient encore le Soleil pour objet. C’était donc un point fondamental de la religion du Soleil, de le faire mourir et ressusciter, et de retracer ce double événement par des cérémonies religieuses, et dans des légendes sacrées : de là ces tombeaux élevés partout à la divinité du Soleil, sous divers noms. Hercule avait son tombeau à Cadix, et l’on montrait ses ossements. Jupiter avait le sien en Grèce ; Bacchus avait aussi le sien ; Osiris en avait une foule en Égypte. On montrait à Delphes celui d’Apollon, où il avait été déposé, après que le serpent Python l’eut mis à mort. Trois femmes étaient venues verser des larmes sur son tombeau, comme les trois femmes qui se trouvent aussi pleurer au tombeau de Christ. Apollon triomphait ensuite de son ennemi ou du redoutable Python, et cette victoire se célébrait tous les ans au printemps, par les jeux les plus solennels. C’était à l’équinoxe du printemps que les Hyperboréens, dont Apollon était la grande Divinité, fêtaient le retour du Soleil au signe de l’Agneau, et ils prolongeaient ces fêtes jusqu’au lever des Pléiades. Apollon prenait aussi le