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C’était à cette époque que leur ancien Persée, génie placé sur le point équinoxial, était censé avoir tiré du Ciel et consacré dans leurs Pyrées le feu éternel qu’y entretenaient les Mages, le même feu que les Vestales conservaient à Rome, et dont tous les ans, au printemps, on tirait celui qu’on allumait dans les temples. La même cérémonie se pratiquait en Égypte, comme on peut le voir dans un ancien monument de la religion des Égyptiens. On y remarque un bûcher, formé de trois piles de bois de dix morceaux chacun, nombre égal à celui des décans et des divisions des signes, de dix degrés en dix degrés. Ainsi il y a trente morceaux de bois, autant que l’on compte de degrés au signe. Sur chacune des trois piles est couché un agneau ou bélier, et au-dessus une immense image du Soleil, dont les rayons se prolongent jusqu’à terre. Les prêtres touchent du bout du doigt ces rayons, et en tirent le feu sacré, qui va allumer le bûcher de l’agneau et embraser l’Univers. Ce tableau nous rappelle la fête équinoxiale du printemps, célébrée en Égypte sous Aries ou sous l’Agneau, en mémoire de ce que le feu du Ciel avait embrasé le Monde. Dans cette fête on marquait tout de rouge ou de la couleur du feu, comme dans la pâque des Juifs ou dans leur fête de l’Agneau. Cette résurrection du feu sacré éternel, qui bouillonne dans le Soleil, et qui tous les ans au printemps vient rendre la vie à la nature dans notre hémisphère, fut la véritable résurrection du Soleil Christ. C’est pour en retracer l’idée, que tous les ans l’évê-