Page:Dupuis - Abrégé de l’origine de tous les cultes, 1847.djvu/309

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

naître en lui une ressemblance aussi frappante, il faut dire que le savoir n’est pas toujours le bon sens et ne le vaut pas. Je conviendrai donc avec Hyde que les deux religions se ressemblent en presque tous les points ; mais je conclurai qu’elles n’en font qu’une, ou au moins qu’elles ne sont que deux sectes de l’antique religion des Orientaux adorateurs du Soleil, et que leurs institutions ainsi que leurs principaux dogmes, au moins quant au fond, ont une origine commune. C’est encore le Soleil qui est le dieu de cette religion, soit qu’on l’appelle Christ, soit qu’on le nomme Mithra, soit qu’on l’appelle Osiris, Bacchus, Adonis, Atys, etc. Passons maintenant à l’examen des formes qui caractérisent le dieu Soleil des Chrétiens dans son triomphe.

Ces formes sont prises tout naturellement du signe céleste sous lequel passait l’astre du Jour au moment où il amenait les longs jours et la chaleur de notre hémisphère. Ce signe, à l’époque à laquelle le christianisme a été connu en Occident, et plus de quinze siècles auparavant, était le Bélier que les Perses, dans leur cosmogonie, appellent l’ Agneau, comme nous l’avons vu plus haut. C’était le signe de l’exaltation du Soleil dans le système des astrologues, et l’ancien Sabisme y avait fixé sa plus grande fête. C’était donc le retour du Soleil à l’Agneau céleste, qui tous les ans régénérait la Nature. Voilà la forme que prenait, dans son triomphe, cet astre majestueux, ce dieu bienfaisant, sauveur des hommes.