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tères et leurs cérémonies futures par ses adorateurs. Excellente raison pour des Chrétiens tels qu’on en trouve encore beaucoup aujourd’hui, mais pitoyable à donner à des hommes de bon sens. Pour nous, qui ne croyons pas au Diable, et qui ne sommes pas comme eux dans ses secrets, nous dirons tout simplement que la religion de Christ, fondée, comme toutes les autres, sur le culte du Soleil, a conservé les mêmes dogmes, les mêmes pratiques, les mêmes mystères, à quelques formes près ; que tout a été commun parce que le dieu l’était ; qu’il n’y a eu que les accessoires qui ont pu être différents, mais que la base était la même. Les plus anciens apologistes de la religion chrétienne conviennent que la religion mithriaque avait ses sacrements, son baptême, sa pénitence, son eucharistie et sa consécration avec des paroles mystiques ; que les catéchumènes de cette religion avaient des épreuves préparatoires plus rigoureuses encore que celles des Chrétiens ; que les initiés ou les fidèles marquaient leur front d’un signe sacré ; qu’ils admettaient aussi le dogme de la résurrection ; qu’on leur présentait la couronne qui orne le front des martyrs ; que leur souverain pontife ne pouvait avoir été marié plusieurs fois ; qu’ils avaient leurs vierges et la loi de continence ; enfin qu’on retrouvait chez eux tout ce qui se pratiqua depuis par les Chrétiens. Il est vrai que Tertullien appelle encore à son secours le Diable, pour expliquer une ressemblance aussi entière. Mais comme, sans l’intervention du diable, il est aisé d’apercevoir que quand deux religions se