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par Scaliger à la suite de ses notes sur Manilius, décrit à-peu-près de même la Vierge céleste ; mais elle ne nomme pas l’enfant qu’elle allaite. Elle place à ses côtés un homme qui ne peut être que le Bootès, appelé le nourricier du fils de la vierge Isis ou d’Horus.

On trouve, à la Bibliothèque nationale, un manuscrit arabe qui contient les douze signes dessinés et enluminés, et on y voit aussi un jeune enfant à côté de la Vierge céleste, qui est représentée à peu près comme nos vierges et comme l’Isis égyptienne, avec son fils. Il est plus que vraisemblable que les anciens astrologues auront placé aux cieux l’image enfantine du Soleil nouveau, dans la constellation qui présidait à sa renaissance et à celle de l’année au solstice d’hiver, et que de là sont nées les fictions sur le dieu Jour, conçu dans les chastes flancs d’une vierge, puisque cette constellation était effectivement la Vierge. Cette conclusion est plus naturelle que l’opinion de ceux qui s’obstinent à croire qu’il a existé une femme qui est devenue mère sans cesser d’être vierge, et que le fruit qu’elle a enfanté est cet Être éternel qui meut et régit toute la Nature. Ainsi les Grecs disaient de leur dieu à forme de bélier ou d’agneau, le fameux Ammon ou Jupiter, qu’il fut élevé par Thémis, qui est encore un des noms de la Vierge des constellations ; elle porte aussi le nom de Cérès, à qui l’on donnait l’épithète de Sainte-Vierge, et qui était la mère du jeune Bacchus ou le Soleil dont on exposait, au solstice d’hiver, l’image, sous les traits de l’enfance, dans les sanctuaires, suivant