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lébré au solstice d’hiver la naissance du dieu Soleil, de l’astre qui répare tous les ans la Nature. Les Romains y avaient aussi fixé leur grande fête du Soleil nouveau et la célébration des jeux solaires, connus sous le nom de jeux du cirque. Ils l’avaient placée au huitième jour avant les calandes de janvier, c’est-à-dire, au jour même qui répond à notre 25 décembre, ou à la naissance du Soleil, adoré sous le nom de Mithra et de Christ. On trouve cette indication dans un calendrier imprimé dans l’Uranologie du Père Pétau et à la suite de notre grand ouvrage, et on y lit : Au 8 avant les calandes de janvier, natalis Invicti, naissance de l’Invincible. Cet Invincible était Mithra ou le Soleil. « Nous célébrons, dit Julien le philosophe, quelques jours avant le jour de l’an, de magnifiques jeux en l’honneur du Soleil, à qui nous donnons le titre d’Invincible. Que ne puis-je avoir le bonheur de les célébrer longtemps, ô Soleil ! roi de l’Univers, toi que de toute éternité le premier Dieu engendra de sa pure substance, etc. » Cette expression est platonicienne ; car Platon appelait le Soleil le fils de Dieu. L’épithète d’Invincible est celle que tous les monuments de la religion mithriaque donnent à Mithra ou au Soleil, la grande Divinité des Perses. Au dieu Soleil, l’invincible Mithra.

Ainsi Mithra et Christ naissaient le même jour, et ce jour était celui de la naissance du Soleil. On disait de Mithra qu’il était le même dieu que le Soleil ; et de Christ, qu’il était la lumière qui éclaire tout homme qui vient au Monde. On faisait naître Mithra