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Monde. Il ne reste plus à l’homme d’espoir que dans le retour du Soleil au signe printanier ou à l’Agneau, premier des signes. Voilà le réparateur qu’il attend.

Voyons donc actuellement si le dieu des Chrétiens, celui que Jean appelle la lumière qui éclaire tout homme venant au Monde, a le caractère du dieu Soleil, adoré chez tous les peuples sous une foule de noms, et avec des attributs différents, et si sa fable a le même fondement que toutes les autres fables solaires que nous avons décomposées. Deux époques principales du mouvement solaire, avons-nous déjà dit, ont frappé tous les hommes. La première est celle du solstice d’hiver, où le Soleil, après avoir paru nous abandonner, reprend sa route vers nos régions, et où le jour, dans son enfance, reçoit des accroissements successifs. La seconde est celle de l’équinoxe du printemps, lorsque cet astre vigoureux répand la chaleur féconde dans la Nature, après avoir franchi le fameux passage ou la ligne équinoxiale qui sépare l’empire lumineux de l’empire ténébreux, le séjour d’Ormusd de celui d’Ahriman. C’est à ces deux époques qu’ont été liées les principales fêtes des adorateurs de l’astre qui dispense la lumière et la vie au monde.

Le Soleil ne naît ni ne meurt dans la réalité ; il est en lui-même toujours aussi brillant et aussi majestueux ; mais dans les rapports que les jours qu’il engendre ont avec les nuits, il y a dans ce Monde une gradation progressive d’accroissement et de décroissement, qui a donné lieu à des fictions assez