Page:Dupuis - Abrégé de l’origine de tous les cultes, 1847.djvu/274

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

« ment à la fin, a été fixée à douze mille ans, que l’homme, dans la partie supérieure, c’est-à-dire, dans l’hémisphère boréal et supérieur, resta sans mal pendant trois mille ans. Il fut encore sans mal pendant trois autres mille ans. Ensuite parut Ahriman, qui fit naître les maux et les combats dans le septième mille, c’est-à-dire, sous la Balance, sur laquelle est placé le Serpent céleste. Alors fut produit le mélange des biens et des maux. »

C’était là en effet que se touchaient les limites de l’empire des deux principes ; là était le point de contact du bien et du mal, ou, pour parler le langage allégorique de la Genèse, c’était là qu’était planté l’arbre de la science du bien et du mal, auquel l’homme ne pouvait toucher sans passer aussitôt sous l’empire du mauvais principe, à qui appartenaient les signes de l’automne et de l’hiver. Jusqu’à ce moment il avait été le favori des cieux. Ormusd l’avait comblé de tous ses biens ; mais ce dieu bon avait dans Ahriman un rival et un ennemi, qui devait empoisonner ses dons les plus précieux, et l’homme en devenait la victime au moment de la retraite du dieu du Jour vers les climats méridionaux. Alors les nuits reprenaient leur empire, et le souffle meurtrier d’Ahriman, sous la forme ou sous l’ascendant du Serpent des constellations, dévastait les beaux jardins où Ormusd avait placé l’homme. C’est là l’idée théologique que l’auteur de la Genèse a prise dans la cosmogonie des Perses, et qu’il a brodée à sa manière. Voici comme s’exprime Zoroastre ou l’auteur de la