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de la Colchide, et les mânes des héros qui l’ont autrefois habitée. Après cette cérémonie, Jason, ranimé par les conseils d’Argus, un des fils de Phryxus, fait jeter l’ancre en attendant le retour du jour. Ainsi finit le second chant.

CHANT III.

Jusqu’ici tout s’est passé en préparatifs qui étaient nécessaires pour amener l’action principale du poème. Le dépôt qu’il s’agissait de conquérir était aux extrémités de l’Orient. Il fallait y arriver avant de tenter d’obtenir par la douceur, ou d’enlever par la ruse ou la force la précieuse toison. Le poète a donc dû décrire un aussi long voyage, avec toutes les circonstances qui sont supposées l’avoir accompagné. Ainsi Virgile fait voyager son héros pendant sept années, avant d’arriver dans le Latium, et d’y former l’établissement qu’il projette, et qui est l’unique but de tout le poème. Ce n’est qu’au septième livre que l’action principale commence : aussi est-ce là qu’il invoque de nouveau Érato ou la Muse qui lui fera obtenir la main de Lavinie, fille du roi des Latins, chez qui il doit se fixer. Pareillement ici, Apollonius, après avoir conduit son héros sur les rives du Phase, comme Virgile conduit Énée sur celles du Tibre, invoque Érato ou la Muse qui préside à l’amour. Il l’invite à raconter comment Jason vint à bout de s’emparer de cette riche toison par le secours de Médée, fille d’Aëtès, qui devint amoureuse de lui. Il nous pré-