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Orphée, que Chiron, instituteur de Jason, lui conseilla de s’associer : l’harmonie de ses chants devait servir à adoucir l’ennui de ses pénibles travaux. On observera que la lyre d’Orphée est aux cieux sur le Serpentaire Jason, près d’une constellation appelée aussi Orphée. Ces trois figures célestes, Jason, Orphée et la Lyre, montent ensemble à l’entrée de la nuit ou au départ de Jason pour sa conquête. Tel est le fond de l’allégorie qui associe Orphée à Jason.

Après Orphée, viennent Astérion, Typhis, fils de Phorbas, pilote du vaisseau ; Hercule, Castor et Pollux ; Céphée, Augias, fils du Soleil, et une foule d’autres héros dont nous supprimerons ici les noms. Plusieurs sont ceux des constellations.

On voit ces braves guerriers s’avancer vers le rivage, au milieu d’une foule immense qui forme des vœux au Ciel pour le succès de leur voyage, et qui déjà présage la chute d’Aëtès s’il s’obstine à leur refuser la riche toison qu’ils vont chercher sur ces rives éloignées. Les femmes surtout versent des larmes à leur départ, et s’affligent sur le sort du vieil Éson, père de Jason, et sur celui d’Alcimède sa mère.

Le poète s’arrête à nous peindre le tableau attendrissant de cette séparation, et la fermeté de Jason, qui cherche à consoler les personnes qui lui sont chères. On voit sa mère qui lui exprime ses regrets et ses craintes, en même temps qu’elle le serre entre ses bras et le baigne de ses larmes. Les femmes de sa suite partagent sa douleur, et les esclaves chargés d’apporter les armes de son fils gardent un morne