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dans les siècles héroïques et dans les légendes religieuses.



CHAPITRE VIII.




La fable de Jason, vainqueur du Bélier à toison d’or, ou du signe céleste qui, par son dégagement des rayons solaires du matin, annonçait l’arrivée de l’astre du Jour au Taureau équinoxial du printemps, est aussi fameuse dans la Mythologie que la fiction des douze travaux du Soleil sous le nom d’Hercule, et que celle de ses voyages sous celui de Bacchus. C’est encore un poème allégorique qui appartient à un autre peuple, et qui a été composé par d’autres prêtres dont le Soleil était la grande Divinité. Celui-ci nous semble être l’ouvrage des Pélasges de Thessalie, comme le poème sur Bacchus était celui des peuples de Béotie ; chaque nation, en rendant un culte au même dieu Soleil sous divers noms, eut ses prêtres et ses poètes, qui ne voulurent pas se copier dans leurs chant sacrés. Les Juifs célébraient cette même époque équinoxiale, sous le nom de fête de l’Agneau et de triomphe du peuple chéri de Dieu sur le peuple ennemi. C’était alors que, délivrés de l’oppression, les Hébreux passaient dans la terre promise, dans le séjour des délices, dont l’immolation de l’agneau leur ouvrait l’entrée. Les adorateurs de Bacchus di-