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blanchissant l’horizon, rappelle sous sa vue tous les tableaux qui avaient disparu dans l’ombre ! Il voit alors ces enfants de la Terre, dont la taille gigantesque s’élève au sommet des airs ; les hautes montagnes couronner de leur cime son horizon, et former la barrière circulaire qui termine la course des Astres. La terre s’aplanit vers leurs racines, et s’étend en vastes plaines entre coupées de rivières, couvertes de prairies, de bois ou de moissons, dont l’aspect, un moment auparavant, lui était caché par un sombre voile que l’Aurore d’une main bienfaisante vient de déchirer. La Nature reparaît toute entière aux ordres de la Divinité qui répand la lumière ; mais le dieu du Jour se cache encore aux regards de l’homme, afin que son œil s’accoutume insensiblement à soutenir le vif éclat des rayons du dieu que l’Aurore va introduire dans le temple de l’Univers, dont il est l’ame et le père. Déjà la porte par où il doit entrer est nuancée de mille couleurs, et la rose vermeille semble être semée sous ses pas ; l’or, mêlant son éclat à l’azur, forme l’arc de triomphe sous lequel doit passer le vainqueur de la nuit et des ténèbres. La troupe des étoiles a disparu devant lui, et lui a laissé libre les champs de l’Olympe, dont il va seul tenir le sceptre. La Nature entière l’attend ; les oiseaux, par leur ramage, célèbrent son approche et font retentir de leurs concerts les plaines de l’air, au-dessus desquelles va voler son char, et qu’agite déjà la douce haleine de ses chevaux ; la cime des arbres est mollement balancée par le vent frais qui s’élève de l’o-