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Les Floridiens adorent le Soleil, la Lune et les Astres, et reconnaissent aussi un mauvais génie, sous le nom de Toïa, qu’ils cherchent à se rendre favorable en célébrant des fêtes en son honneur.

Les Canadiens et les sauvages voisins de la baie d’Hudson révèrent le Soleil, la Lune et le Tonnerre. Mais les Divinités auxquelles ils adressent le plus souvent leurs vœux sont les esprits malins, qu’ils redoutent beaucoup, comme étant tout-puissants pour faire le mal.

Les Eskimaux ont un dieu souverainement bon, qu’ils appellent Ukouma, et un autre, Ouikan, est l’auteur de tous leurs maux. Celui-ci fait naître les tempêtes, renverse les barques et rend inutiles les travaux ; car c’est toujours un génie qui partout fait le bien ou le mal qui arrive aux hommes.

Les sauvages qui habitent près du détroit de Davis admettent certains génies bienfaisants et malfaisants, et c’est à peu près là que se borne toute leur religion,

Il serait inutile de pousser plus loin l’énumération des divers peuples, tant anciens que modernes, qui dans les deux continents ont admis la distinction des deux principes, celle d’un dieu et de génies, sources de bien et de lumière, et celle d’un dieu et de génies, sources de mal et de ténèbres. Cette opinion n’a été aussi universellement répandue que parce que tous ceux qui ont raisonné sur les causes des effets opposés de la Nature n’ont pu concilier leurs explications avec l’existence d’une cause unique. De même qu’il y avait des hommes bons et méchants, on a cru