(15)
Le sommet est garni de lamines de fer blanc, auxquelles est
suspendue une clochette que le vent fait mouvoir.
La vénération des peuples pour ces idoles s’étend même
jusque dans les contrées où elles sont exposées ; ils n’y fauchent point l’herbe, n’y abattent aucun arbre ; ils n’y chassent jamais, et n’osent point y boire l’eau des ruisseaux,
dans la crainte de déplaire à leurs divinités. Ils évitent aussi
d’aborder trop près du rivage, avec leurs canots, quand ils
voyagent sur les fleuves de cette contrée. Si le trajet est
considérable, ils font leurs provisions d’eau avant de pénétrer dans le pays consacré à leurs idoles, et, s’ils y manquaient, ils endureraient la soif la plus cruelle, plutôt que
de puiser de l’eau dans les ruisseaux et les rivières (a).
(8) « Yermak le fléau, l’horreur de la nature! »
Les Russes n’établirent leur domination dans ces contrées
que sous le règne du Tzar Ivan Vassilievitch. Les pirateries
des Cosaques du Don sur la Volga et la mer Caspienne, obligèrent ce prince, en 1577, d’envoyer des forces considérables pour les réprimer ; ces pirates furent défaits : on leur
fit beaucoup de prisonniers. Yermak, l’un de leurs chefs,
voyant sa retraite vers le Don coupée, et craignant de
tomber entre les mains du Tzar, continua a remonter la
Volga avec six mille Cosaques ; et après avoir traversé le
mont Oural, il tomba sur les possessions de Koutchoum-Rhan, qui régnait alors dans le Touran. Les souverains de
ce pays habitaient ordinairement une ville fortifiée sur la
rive droite de l’lrtiscb, à seize verstes du lieu où se trouve
actuellement la ville de Tobolsk ; les victoires d’Yermak di-
[a) Dictionnaire géographique et historique de l’empire de Russie par M. Vsévolojsky.