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Le sommet est garni de lamines de fer blanc, auxquelles est suspendue une clochette que le vent fait mouvoir. La vénération des peuples pour ces idoles s’étend même jusque dans les contrées où elles sont exposées ; ils n’y fauchent point l’herbe, n’y abattent aucun arbre ; ils n’y chassent jamais, et n’osent point y boire l’eau des ruisseaux, dans la crainte de déplaire à leurs divinités. Ils évitent aussi d’aborder trop près du rivage, avec leurs canots, quand ils voyagent sur les fleuves de cette contrée. Si le trajet est considérable, ils font leurs provisions d’eau avant de pénétrer dans le pays consacré à leurs idoles, et, s’ils y manquaient, ils endureraient la soif la plus cruelle, plutôt que de puiser de l’eau dans les ruisseaux et les rivières (a).

(8) « Yermak le fléau, l’horreur de la nature! »

Les Russes n’établirent leur domination dans ces contrées que sous le règne du Tzar Ivan Vassilievitch. Les pirateries des Cosaques du Don sur la Volga et la mer Caspienne, obligèrent ce prince, en 1577, d’envoyer des forces considérables pour les réprimer ; ces pirates furent défaits : on leur fit beaucoup de prisonniers. Yermak, l’un de leurs chefs, voyant sa retraite vers le Don coupée, et craignant de tomber entre les mains du Tzar, continua a remonter la Volga avec six mille Cosaques ; et après avoir traversé le mont Oural, il tomba sur les possessions de Koutchoum-Rhan, qui régnait alors dans le Touran. Les souverains de ce pays habitaient ordinairement une ville fortifiée sur la rive droite de l’lrtiscb, à seize verstes du lieu où se trouve actuellement la ville de Tobolsk ; les victoires d’Yermak di-

[a) Dictionnaire géographique et historique de l’empire de Russie par M. Vsévolojsky.