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Au moins n’avons nous pas baisé
Le pied fourchu de cette idole ;
Nous luttons de notre parole,
Notre glaive s’étant brisé.
Frères ! notre cause est la vôtre !
Que le plus petit d’entre vous
Se lève et se change en apôtre
Pour annoncer les droits de tous !

Adieu patrie
Et liberté !
Ce qui n’est pas décapité

Est fouetté
Vers la Sibérie.

L’homme, sitôt qu’il vient au jour,
A tout le genre humain pour frère,
Et dès le ventre de sa mère
A droit a la vie, à l’amour.
En prenant sa part dans l’ouvrage
Il a, pourvu qu’il aime un peu,
Un coin libre dans l’héritage,
Et ne doit décompte qu’à Dieu.

Adieu patrie
Et liberté !
Ce qui n’est pas décapité
Est fouetté
Vers la Sibérie !

Tous ces droits sacrés nous sont pris
Par la tyrannie… Anathème !
Entendez notre cri suprême,
Hommes libres de tous pays.
Qu’un hurra lointain nous réponde
Quand nous-allons nous engloutir !
Dieu doit la liberté du monde
Au râle d’un peuple martyr.

Adieu patrie
Et liberté !