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II faut étouffer son secret.
A cette horde vagabonde
Refusez le pain et le sel,
Qu’il ne soit plus en lieu du monde
D’asile à ce grand criminel.

Adieu patrie
Et liberté !
Ce qui n’est pas décapité
Est fouetté
Vers la Sibérie.

Si quelqu’un s’avise ici-bas
De redresser un peu la tête,
Son front attire la tempête,
L’embûche rampe sous ses pas.
Socrate n’est plus qu’un impie,
Galilée est chargé de fers ;
Sur une croix Jésus expie
La rédemption des pervers.

Adieu patrie
Et liberté !
Ce qui n’est pas décapité
Est fouetté
Vers la Sibérie.

Tyrannie ! ô monstre géant !
Ta faim n’est jamais assouvie,
Il faut que toute noble vie
S’abîme en ton gosier béant.
Agneaux, taureaux, boucs et colombes,
Par centaines sacrifiés,
Sont tes plus humbles hécatombes ;
II te faut des peuples entiers.

Adieu patrie
Et liberté !
Ce qui n’est pas décapité
Est fouetté
Vers la Sibérie.