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Quel nom l’Arare apprend aux échos de ses îles
Sur ces bords étrangers au tumulte des villes ;
Quel nom dit le ruisseau qui dans les prés s’enfuit
Et vers la Saône court perdre son petit bruit ;
Quel nom le peuplier et les branches du saule
Chantent au bord des eaux, lorsque le vent les frôle ;
Quel nom chantent les bois, les taillis, les buissons,
D’où l’essaim des oiseaux jette à Dieu ses chansons.
Et quand ses facultés y furent préparées,
Le vieillard lui montra les légendes sacrées,
Livre où, depuis Adam jusques à Jésus-Christ,
La grande race humaine a son destin décrit,
Où l’on trouve en montant à la source des choses,
Les générations dans un seul homme écloses.
Il apprit que cet homme avait précipité
Dans l’abîme du mal toute l’humanité ;
Que Dieu l’ayant fait roi de tout ce qui respire,
Avait donné l’Eden pour siège à son empire ;
Qu’insoucieux alors de la rébellion,
Les plus fiers animaux, le tigre, le lion,