28 LES DEUX ANGES. « Dérobez à leurs voix les plus tendres accents, « Pénétrez dans son coeur par la porte des sens... « Songez qu’il faut le perdre, et, tous tant que nous sommes, « Liguons-nous contre lui, car il est de ces hommes « Qui, dans la large voie ou dans l’étroit sentier, « Entraînent après eux leur siècle tout entier. » A cet affreux discours les enfers applaudirent, Sur les portes d’airain leurs marteaux rebondirent, L’abîme répondit à ces hideux serments Par ce serment nouveau mêlé de hurlements : « Nous jurons d’allumer dans son coeur cette haine « Qui jadis embrasa l’éternelle géhenne ! » Intervention du ciel. Une lutte contraire au ciel se préparait, Sans haineuse rumeur, sans formidable apprêt, Sans troubler un moment la céleste harmonie Qui chante dans Sion la puissance infinie.