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Adolescents dont l’âme est un miroir uni
Que le souffle du mal n’a pas encor terni ;
Vierges aux fronts baissés, aux modestes toilettes,
Dérobant leurs parfums comme des violettes,
Marchant près de leur mère ainsi que l’oisillon
Dont l’aile est encor frêle et rase le sillon ;
Femmes qui vont puiser dans le cœur de Marie,
Ce ruisseau dont jamais la source n’est tarie,
Les consolations et les pieux pensers
Qu’elles rendent ensuite aux pauvres cœurs blessés ;
Hommes aux fronts sereins, et dont l’œil pur décèle
Qu’ils conservent en eux la céleste étincelle,
Qu’ils sont de vrais croyants comme étaient leurs aïeux ;
Vieillards dont l’âme est blanche autant que leurs cheveux,
Soit que le repentir l’ait baignée en son onde,
Soit qu’ils aient gardé pur de la fange du monde
Ce lis de chasteté qui dans leur cœur fleurit,
Quand sur lui s’épancha le baptême du Christ ;
Et des hommes enfin tout épuisés de doute,
Joyeux de s’arracher à cette grande route