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54 EGLOGUE Sans doute de tes chants il eut bon souvenir, Car peu de temps après je le vis revenir, Un jour que tout ici te pleurait ; ma chaumière Avait en te perdant perdu joie et lumière. Tout m’était importun

il entra,

mon regard Se releva sur lui méfiant et hagard. Insensé que j’étais ! n’aurais-je pas dû lire Mon salut et le tien écrits dans son sourire ! Il vit que je souffrais et me dit doucement

Ne pourrais-je adoucir votre secret tourment

? 

J’avais un fils, lui dis-je, espoir de mon vieil âge, Que les lois de la guerre ont pris à son village ; Que de choses l’on voit en six ans se passer ! Qui sait si nous pourrons encor nous embrasser

! 

Le soldat, pauvre enfant ! c’est l’oiseau sur la branche ; L’un de nous peut mourir ; déjà ma tête est blanche. L’ADOLESCENT. Par quels mots bienveillants vous a-t -il ranimé, Vous dont le coeur semblait à tout espoir fermé ?