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A M. P. LEBRUN. 53 On verrait s’élever et monter doucement Un nuage d’azur jusques au firmament. Soit qu’avec le soleil je me lève ou me couche, Son nom dans ma prière est toujours à ma bouche. L’ADOLESCENT. Il sera dans mon coeur autant que je vivrai. Ne m’avez-vous pas dit qu’un bienfait est sacré, Qu’il doit avec le temps acquérir de la force Dans l’âme, comme un nom gravé sur une écorce. Mais, dites-moi, comment cet homme généreux A-t-il pu me soustraire à mon sort malheureux, Faire que ce ruisseau, ce vallon, ce bois sombre, Me prodiguent encore et la fraîcheur et l’ombre

? 

LE VIEILLARD. Un jour que tu chantais, il passait dans le bois ; Il s’était arrêté pour entendre ta voix : Tout charme les rêveurs, et leur joie est égale D’ouïr le rossignol ou la rauque cigale ;