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PROLOGUE. 9 Hélas ! celui qui sent tout-à -coup dans son âme S’insinuer et vivre une secrète flamme, Ignore quel pouvoir en son coeur la nourrit, Celui du bon génie ou du méchant esprit ; Mais on connaît un arbre au fruit qui le couronne, Et son goût nous apprend si la séve était bonne. Le souffle du rebelle est comme l’aquilon Qui perd en une nuit tout l’espoir du vallon ; Celui du bon génie est comme ces haleines Qui par enchantement font reverdir les plaines, Font circuler la séve et gonfler les épis, Et réveillent aux bois les oiseaux assoupis. L’action du bon ange est toujours salutaire : Quand il pénètre une âme, il l’échauffé, il l’éclairé, Il fait d’un homme obscur un céleste flambeau Qui jette sur le monde un rayon du vrai beau. A quoi on les reconnaît.