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Rebelles qu’ont atteints leurs cruelles morsures,
Du temps espérez-vous qu’il ferme vos blessures ?
Invisibles Titans, votre orgueil entassa
Pour atteindre au Très-Haut Pélion sur Ossa !
Vous vouliez usurper et son trône et sa foudre !
Mais Dieu d’un seul regard mit vos desseins en poudre,
Et pour vous alluma cet éternel brasier
Dont la flamme est si lente à se rassasier !
Peindrai-je ces esprits si fiers avant la lutte
Et que l’on vit encor plus fiers après leur chute,
Les rêves de leur roi, sa désillusion
Quand il se vit tomber des hauteurs de Sion,
Et qu’il pût sentir mieux tout le prix d’une perte
Qui laissait à jamais sa grande âme déserte,
Les groupes lumineux dans l’espace ameutés,
Les formidables chocs des bataillons heurtés,
Les rebelles vaincus par un dernier blasphème
Protestant contre Dieu, contre son anathème,
Et contre l’hosanna des fidèles vainqueurs ?