CHANT TROISIEME. 145 Quand midi le brûlait, il cherchait l’herbe et l’ombre ; Les sapins lui donnaient l’hospitalité sombre. Il goûtait la fraîcheur sur la mousse étendu, Prêtant l’oreille au chant tous les jours entendu Et qu’on aime toujours, céleste symphonie, Dont le Très-Haut lui-même ordonne l’harmonie, Bruits et voix des forêts, murmures dans les prés , Cris de cigale au bord des sillons altérés. Alors il s’inspirait, et ses hautes pensées Se moulaient sans effort en strophes cadencées ; Et ravi par l’extase alors il croyait voir, Comme aux chants de Linus, le désert s’émouvoir. Quand le soir allongeait sur les vertes campagnes Les ombres des coteaux et celles des montagnes, Il gagnait les hauteurs pour voir l’astre géant Eteindre ses clartés dans le vaste océan. 1 10 La nuit.