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144 LES DEUX ANGES. Emploi du jour. Le matin il priait, puis se mettait en route, Gravissait la montagne et la parcourait toute ; Il s’arrêtait pour voir sautiller les bouvreuils , Les lièvres s’élancer et bondir les chevreuils ; Ils le savaient si doux, que, sans prendre la fuite , Il laissaient le rêveur s’approcher de leur gîte. Souvent il s’asseyait devant le frais miroir D’une claire fontaine, et, non plus pour s’y voir, Comme l’ancien Narcisse, ou comme ces bergères Qui viennent près des eaux, rieuses et légères, Admirer leur image, et, dans leur vanité, Croient à l’illusion d’un semblant de beauté. Il regardait flotter l’esprit de Dieu sur l’onde ; Il admirait les champs que son soleil féconde, Le sol, qui par le fer à peine déchiré, Germe, pousse, verdoie et devient tout doré.