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Venez, poules à crête rouge,
Et mon beau coq tambour-major !
J’aime que tout ce monde bouge,
Je vois remuer mon trésor :
Ces marcassins, ce veau qui tette,
Ces cannetons qui vont nageant,
Cet agneau qui bêle à tue-tête,
C’est pour moi le bruit de l’argent :

Je suis la mère Jeanne
Et j’aime tous mes nourrissons,
Mon cochon, mon taureau, mon âne,
Vaches, poulets, filles, garçons.
Dindons, et j’aime leurs chansons,
Comme étant jeune paysanne,
J’aimais la voix de mes pinsons

C’est qu’il en faut dans un ménage
De l’argent blanc, de l’or vaillant ;
On n’en gagne pour son usage
Qu’en bien veillant et travaillant ;
Par-dessus, votre homme se grise,
Et trébuche en rentrant au nid ;
On se bat, mais après la crise,
On s’embrasse et tout est fini :

Je suis la mère Jeanne
Et j’aime tous mes nourrissons,
Mon cochon, mon taureau, mon âne
Vaches, poulets, filles, garçons,
Dindons, et j’aime leurs chansons,
Comme étant jeune paysanne,
J’aimais la voix de mes pinsons.