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LES BŒUFS

1845.


        J’ai deux grands bœufs dans mon étable,
        Deux grands bœufs blancs marqués de roux ;
        La charrue est en bois d’érable,
        L’aiguillon en branche de houx.
        C’est par leurs soins qu’on voit la plaine
        Verte l’hiver, jaune l’été ;
        Ils gagnent dans une semaine
        Plus d’argent qu’ils n’en ont coûté.

                S’il me fallait les vendre,
                J’aimerais mieux me pendre.
J’aime Jeanne ma femme, eh bien ! j’aimerais mieux
    La voir mourir que voir mourir mes bœufs.


        Les voyez-vous, les belles bêtes,
        Creuser profond et tracer droit,
        Bravant la pluie et les tempêtes,
        Qu’il fasse chaud, qu’il fasse froid.