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méconnues quand les barbares arrivèrent. Aujourd’hui les barbares sont des intelligences… Le gouvernement est le grand coupable… En France, la jeunesse est condamnée par la légalité nouvelle, par les conditions mauvaises du principe électif, etc… »

Je ne finirais pas de citer, si je voulais opposer aux hommes d’aujourd’hui les mêmes hommes d’hier ; mais la Providence ne tient pas compte de ces revirements, et la logique des faits ne s’arrête pas aux considérations humaines, aux regrets non plus qu’aux illusions des partis.

Louis-Philippe n’est-il point tombé par sa faute ? N’a-t-il pas refusé de seconder le mouvement libéral dont Pie IX a donné le signal à son avènement ? N’a-t-il pas laissé démembrer la Pologne, malgré la solennelle promesse de ses discours officiels ? La chambre des pairs elle-même ne s’émut-elle pas alors à cette déclaration de guerre du despotisme ? La prophétie de Napoléon commençait à se réaliser : cosaque ou républicaine ; le czar faisait le premier pas, Février 1848 a été la réponse. J’ai opté pour l’hypothèse républicaine contre l’hypothèse cosaque, et mes chants dits politiques n’ont pas eu d’autre but que de soutenir l’idée nouvelle contre les efforts des barbares. Nous avons accepté l’héritage de la révolution, c’est à nous de la défendre et de hâter le moment où elle portera ses fruits. Nous n’avons plus d’adversaires que pour la forme ; on sait partout que les anciens moules ne vont plus à l’esprit nouveau, que le domaine de l’intelligence s’est agrandi, que les peuples se sont rapprochés, et que les ressources du génie diplomatique sont à bout.

Les uns parlent de restauration, les autres de réconciliation. Hélas ! ce ne sont là que des trêves et des palliatifs. Il est du devoir de chacun de se mettre à la besogne et de commencer en lui et autour de lui la réforme qu’on demande