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J’aime ma vigne en vieux jaloux,
Gare à ceux qui font les yeux doux ’
Et voudraient caresser la belle ;
Mon sel pince le maraudeur,
Mais ne touche pas au rôdeur,
Au sorcier noir qui fait la grêle ;
Quand il s’empare d’un coteau,
C’est comme un loup dans un troupeau.

Bon Français, quand je vois mon verre
Plein de son vin couleur de feu,
Je songe, en remerciant Dieu,
Qu’ils n’en ont pas dans l’Angleterre.

La cave où mon vin est serré
Est un vieux couvent effondré,
Voûté comme une vieille église ;
Quand j’y descends je marche droit,
De mon vieux vin je bois un doigt,
Un doigt, deux doigts… et je me grise ;
A moi le mur ! et le pilier !
Je ne trouve plus l’escalier.

Bon Français, quand je vois mon verre
Plein de son vin couleur de feu,
Je songe, en remerciant Dieu,
Qu’ils n’en ont pas dans l’Angleterre,

La vigne est un arbre divin ;
La vigne est la mère du vin,
Respectons cette vieille mère,
La nourrice de cinq mille ans
Qui, pour endormir ses enfants,
Leur donne à téter dans un verre ;