Page:Dupont - Chants et Chansons, t. 1, 1855.djvu/132

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.




xxxxxAvec les ouvriers, nos frères,
xxxxxMarchons bras dessus, bras dessous ;
xxxxxLaissons s’offusquer aux lumières
xxxxxLes regards fauves des hiboux.
xxxxxÉmancipons l’intelligence
xxxxxDe ceux qui rêvent notre mort :
xxxxxAllemagne, Italie et France,
xxxxxPortons la clarté vers le Nord.

xxxxxMarchons, sans clairons ni cymbales,
xxxxxAux conquêtes de l’avenir,
Et montrons, s’il le faut, nos poitrines aux balles,
Comme a fait Robert Blum, le glorieux martyr !

xxxxxLa polka, la pipe et la bière
xxxxxNe consument plus nos loisirs ;
xxxxxLes petits bosquets de Cythère
xxxxxNe réveillent plus nos désirs.
xxxxxNous avons pour maîtresse unique
xxxxxMinerve, sous de nouveaux traits :
xxxxxC’est notre jeune République ;
xxxxxVénus n’aura son tour qu’après.

xxxxxMarchons, sans clairons ni cymbales,
xxxxxAux conquêtes de l’avenir.
Et montrons, s’il le faut, nos poitrines aux balles,
Comme a fait Robert Blum, le glorieux martyr !

xxxxxHélas ! à des traces sanglantes
xxxxxOn suit la révolution ; 
xxxxxLes capitales pantelantes
xxxxxSe sont ouvertes au canon.
xxxxxDe Février l’étoile file ;
xxxxxEntendez les chevaux hennir !
xxxxxUn bruit se répand dans la ville :
xxxxxLes Cosaques vont revenir.