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La-dessus chacun est libre
De tourmenter son cerveau.
Depuis que sur ma vendange
A soufflé l’astre clément,
Ma tête varie et change
D’équilibre à tout moment.

J’appelais une comète,
La planète vient au pas
Faire oublier la comète,
Dont le vin ne valait pas
xxLe vin de la planète.

Les tonneaux et les bouteilles,
Les pressoirs et les celliers,
Laissent la vendange aux treilles ;
Le bois manque aux tonneliers.
Qu’il est lampant et limpide
Ce vin terrible et naissant !
C’est comme un soleil liquide
Qui s’allume en votre sang.

J’appelais une comète,
La planète vient au pas
Faire oublier la comète,
Dont le vin ne valait pas
xxLe vin de la planète.

Dieu n’est pas un méchant juge ;
Tout en frappant, il sourit :
Le lendemain du déluge
Le cep de Noé fleurit.
La pluie a noyé les terres.
Le soleil a cuit les blés,
Mais la vigne emplit nos verres :
Buvons à coups redoublés !