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UN MONDE

resque à voir ; c’est là que se tiennent les montes de Cobre, et le nombre de leperos, d’aguadores et d’Indiens, qui s’y livrent au jeu, aussi durement que nonchalamment couchés sur la terre, rendrait la circulation extrêmement difficile, si, absorbés par l’intérêt de la partie, ces braves Bohémiens ne permettaient pas aux piétons de les fouler impunément, et littéralement parlant, aux pieds.

Il est inutile de dire qu’à la Plaza les émotions produites par le jeu ne se concentrent pas toujours silencieuses : elles éclatent toujours ardentes, impétueuses, et ne se calment souvent que dans le sang. Tout lepero qui étend son zarape et installe ainsi une banque doit avoir un couteau affilé et jouir, auprès de ses camarades, d’une réputation de férocité bien établie ; sans ces