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UN MONDE

voyait la joie et le plaisir se peindre sur leurs visages — s’amusaient, dis-je, à leur séparer la tête du tronc, opération qu’ils mirent, à en juger par les cris déchirants que poussaient leurs victimes, plus d’un quart d’heure à remplir ; car, quant à moi, je m’étais sauvé au fond de ma chambre pour m’épargner la vue de ce spectacle sans nom.

Il arrive aussi parfois que les troupes mexicaines, celles que soudoient à grands frais les propriétaires d’haciendas et les rancheros, pour combattre et poursuivre les Indiens, changent de rôle et, se déguisant elles-mêmes en Indiens, se livrent, grâce à l’impunité que leur assure ce travestissement, aux crimes les plus infâmes et les plus odieux.