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INCONNU

sante rage qui avaient précédé ses derniers moments. C’était épouvantable à voir.

Au pied de ce lit de parade, que rendait plus hideux encore le reflet d’un chaud soleil, Matagente, étendu sur son côté dans la poussière, s’occupait à étancher le sang qui ruisselait d’une profonde blessure qu’il avait reçue dans le dos, et poussait par moment un grognement de douleur tenant le juste milieu entre le cri de la hyène et le rugissement du taureau ; du reste, il semblait ne donner qu’une très médiocre partie de son attention au cadavre d’Yrigoyen, gisant devant ses yeux : sa propre souffrance l’absorbait.

— De l’eau ! de l’eau ! murmura-t-il enfin, en jetant sur ceux qui l’entouraient un regard qu’il voulut rendre suppliant, et qui,