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INCONNU

après avoir combiné mille projets plus absurdes les uns que les autres, je finis par m’arrêter à celui qui était le plus simple et partant le meilleur de tous. Ce projet me parut du reste immanquable dans son exécution, car il était basé sur la superstition de ceux qui m’entouraient. Je commençai donc a mener une vie tellement rude et exemplaire, qu’il ne fut bientôt plus question dans tout Nabogame que du curé espagnol, et chacun s’empressa de venir me demander des absolutions, tant pour les crimes commis que pour ceux à commettre.

Ayant bientôt après adroitement fait courir le bruit que je possédais le pouvoir, au moyen de certaines prières, de faire découvrir les plus riches cachettes d’or, l’affluence de ceux qui vinrent me trouver fut telle, qu’à peine pouvais-je répondre à cha-