Page:Duplessis - Un monde inconnu, Tome 2, 1855.djvu/221

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
215
INCONNU

Matagente, désireux de jouir des angoisses de son ennemi, leva le bras comme pour le frapper ; mais son attente fut trompée, car le Pelon ne sourcilla seulement pas. Ce calme, loin de désarmer la colère de son ennemi, l’exaspéra encore davantage ; et, pensant que ce qui empêchait le Pelon de demander merci était la rude manière dont il lui pressait la gorge, Matagente ouvrit un peu ses doigts pour le laisser respirer.

La foule, tranquille et muette, attendait toujours avec une admirable patience le dénoûment du reste prévu, de ce drame, et ne songeait pas le moins du monde à interposer son autorité.

— Ouf ! fit simplement le Pelon en sentant l’air lui arriver dans la poitrine.

— Eh bien ! demanderas-tu grâce ? lui