de cruauté vraiment remarquable, et qui pouvait bien lui avoir mérité le sobriquet de Matagente (lueur de monde). Il était de la race indienne.
Son adversaire appartenait à cette race croisée, astucieuse et bâtarde, qui n’a gardé aucune des vertus primitives de l’Inde et n’a pris des Espagnols que leurs vices. Le Pelon (ou tondu), car tel était son nom de guerre, ne ressemblait pas mal à un moine défroqué : sa figure, hypocritement bénigne, offrait au premier coup d’œil quelque chose d’honnête et de bon, qu’un examen plus attentif démentait du reste bientôt. Souple et brillant de corps, sans barbe et les cheveux coupés ras, sa nature se rapprochait de celle des reptiles. C’était lui qui, dans le moment où j’arrivai, paraissait le vainqueur.