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UN MONDE

des flancs d’une montagne, je me trouvai tout à coup au beau milieu des habitations de Nabogame.

Le spectacle que j’avais devant les yeux, ce spectacle acheté par tant de peines, vint renverser de prime-abord toutes les idées que je m’étais faites d’une Bonanza, mais non mon espoir d’y trouver des sujets d’étude. Au contraire, tout ce qui frappait ma vue était empreint du cachet d’une sauvage originalité que je n’avais rencontrée encore nulle part. Et puis, c’était un piquant contraste de sortir d’une solitude immense et profonde pour se trouver jeté sans transition au milieu de vingt-cinq ou trente mille individus ; d’être resté huit jours sans entendre le son d’une voix humaine, de se trouver étourdi tout à coup par des mugissements de plaisirs et de plaintes, car, dans