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INCONNU

la route, quelques lieues avant d’arriver, était blanchie d’ossements épars et de squelettes de mules et de chevaux que la soif avait tués, et sur lesquels des zopilotes, acharnés encore à arracher quelques lambeaux de chair, présentait à l’œil attristé un spectacle d’une lugubre horreur. L’eau (et Dieu sait quelle eau) se vendait à l’époque dont je parle une piastre et une piastre et demie la bouteille.

Cette cherté s’expliquera bien facilement, quand on saura que la Noria (source ou puits) la plus rapprochée de Nabogame, était encore distante d’une dizaine de lieues, et que l’eau est aussi essentielle aux chercheurs d’or, pour se procurer ce métal, que le mercure et le plomb sont indispensables aux mineurs. — La manière dont les Bonanceros obtiennent la poudre d’or est tel-