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INCONNU

esprit. J’avais peur qu’il n’oubliât ses généreuses promesses, et en cela, j’étais bien ingrate, car le lendemain même il emmena ma mère avec lui en nous assurant que sous peu de jours il nous enverrait chercher par quelqu’un de confiance. Avant de partir, il eut la bonté, ce digne don Bernardo, de nous faire jurer que nous resterions d’une sagesse exemplaire, en nous avertissant que si nous manquions à cette promesse il nous retirerait sa protection. Un mois plus tard un ranchero vint en effet de sa part, qui nous conduisit jusqu’à Queritaro, où l’excellentissime don Bernardo nous logea dans une petite maison, louée exprès pour nous. Il est vrai que cette maison n’était pas aussi gaie que notre ancien petit rancho, que nous avions à peine de quoi vivre… mais d’un autre côté, nous étions bien heureuses